Les Toblérones de Bex – St-Maurice

Les Toblérones de Bex – St-Maurice

Les Toblerones sont des fortifications anti-chars construites lors de la Seconde Guerre mondiale. Bien entendu que tous les membres de l’ASMEM ont fait des exercices avec la conduite des barrages et des ouvrages minés.

Nous en trouvons sur la municipalité de Bex qui en est devenue propriétaire, à la limite de Lavey-Morcles. Les habitants les ont surnommés « Toblerones », car ces fortifications en dents de dragon rappellent la forme du fameux chocolat suisse éponyme. Ces lignes anti-char ont été construites pendant la Seconde Guerre mondiale dans les régions frontalières et sur des points clefs, alors que la menace allemande envahissait la France et s’approchait de notre pays. Si dans un premier temps, ils ont été destinés aux axes frontières, les grands axes de pénétration en ont été équipé. Cette barrière anti-char est couverte par les tirs des forts de Cindey et de Toveyres

Le système de défense militaire suisse connaît un tournant en 1940 lors de la défaite de la France face aux nazis. Jusqu’alors, l’armée helvétique s’en tenait au dispositif Limmat (fortification d’une ligne longeant le Rhin au nord de Zurich). « Or, la débâcle française ruine cette stratégie. C’est désormais le concept de réduit national qui s’impose », confie Alexandre Vautravers. Le rédacteur en chef de la « Revue militaire suisse » précise : «Le réduit national privilégie un but: tenir dans les Alpes.» Il coïncide avec la construction de gros ouvrages reliés par des galeries souterraines. Le fort de Dailly (Alpes vaudoises) illustre ce gigantisme avec ses tunnels et sa capacité d’accueillir une dizaine de milliers de soldats.

Alors petites visites « sous la neige » d’une partie de notre patrimoine.

1937 CANON INF 4,7 CM BK 37

1937 CANON INF 4,7 CM BK 37

1. Canon d’infanterie 4,7 cm BK 37

Le Lt-col Jean de Montet ne mentionne que deux fois, dans son ouvrage « LES BOUCHES À FEU DE L’ARTILLERIE SUISSE 1819-1939 » paru en 1980 aux Editions du Centre d’Histoire à Lausanne, le canon d’infanterie de 4,7 cm.

  • A la page 124: « Des canons de campagne de 4,7 cm construits par Nordenfelt et Hotchkiss furent essayés en Suisse jusqu’en 1887 mais ne donnèrent pas satisfaction: les munitions présentaient maints défauts, la portée et l’efficacité des pièces étaient insuffisantes et les tirs devenaient souvent inobservables à partir de 1500 à 2000 mètres.
  • Et à la page 147, à propos du canon de 10,5 cm 1935 L 42 : « … Plus tard, comme la seule entreprise suisse en mesure de livrer des ébauches de tubes  était la Société des Usines de Roll à Gerlafingen et qu’elle était surchargée de commandes militaires (pour le canon d’infanterie de 4,7 cm, … , entre autres), … »

Le Plt Charles Reitzel, d’Aigle, cdt Cp fus mont III/8, raconte dans la plaquette éditée par le Gr fort 4 à l’occasion du 40ème anniversaire de la remise du fort d’artillerie de Champillon à la troupe: « Au début de mai 40, la Cp fus mont III/8 fut chargée par le Cdt Rgt mont 5, le Colonel Secrétan, de construire le mur de Corbeyrier « Maillon du Réduit National », dont le but était d’obstruer le trou ouvert vers l’intérieur par la vallée de l’Hongrin. Il s’agissait de construire un obstacle anti-char au sud du village de Corbeyrier. … L’ouvrage consistait en un mur de béton armé d’environ 2,50 m. de long et d’une section de 2,80 m2, flanqué aux deux extêmités d’un petit fortin pour canon d’infanterie … ».

1887 CANON 5,3 CM

1887 CANON 5,3 CM

Le canon à tir rapide de 5,3 cm modèle 1887 pouvait être monté

  • sur affût cuirassé à éclipse (sous tourelle à éclipse),
  • sur affût cuirassé mobile (avec ou sans voie Decauville), ou
  • sur affût de casemate à embrasure munimum

 

Caractéristiques Modèle 1887 Modèle 1907
 Longueur de la bouche à feu (en cal.)  1302 mm (24,5)  1425 (25)
 Calibre  5,3 cm  5,7 cm
 Rayures (nombre) 24 24
 Rayures (progressives, pas final cal.)  30  25
 Fermeture  coin vertical  coin vertical
 Poids avec fermeture  144 kg  180 kg
 Poids du projectile (Obus / Shrapnels)  1,87 kg  2,72 kg
 Poids charge propulsive (nitrocell.)  150 grammes  195 grammes
 Vitesse initiale (V0)  462 m/s  458 m/s
 Portée max. sur l’horizontale  3 km*  4 km*

* Limite pratique de visibilité des éclatements de 1,5 à 2 km

Données techniques tirées de « ARMEMENT DE L’ARTILLERIE DE FORTERESE SUISSE DE 1885 À 1839 », Lt col Jean de Montet, Editeur @ASMEM 1984

1903 CANON 7,5 CM

1903 CANON 7,5 CM

 

Caractéristiques* Canon de 7,5 cm 1903
Longueur de la bouche à feu (en calibres) 2250 mm (30)
Rayures (nombre) 28
Rayures (pas progressif) 50 à 30 cal.
Fermeture coin horizontal / arbre de translation
Munition encartouchée
Frein hydraulique récupérateur à ressort
Poids du tube avec fermeture 330 kg
Poids du projectile 6,3 kg
V0 maximum 575 m/s

* Tiré de « L’ARMEMENT DE L’ARTILLERIE DE FORTERESSE SUISSE DE 1885 À 1939 », Lt-col Jean de Montet, @ASMEM 1984

1933 CANON 7,5 CM

1933 CANON 7,5 CM

 

Caractéristiques * Canon de montagne 7,5 cm 1933 L22
Longueur de la bouche à feu 1650 mm (22 cal.)
Rayures pas constant 25 cal.
Fermeture coin prismatique semi-automatique
Obturation par douilles
Frein hydraulique
Récupérateur à ressorts
Poids de la pièce en batterie1 790 kg
Poids du projectile (obus double fusée)2 6,4 kg (5 charges)
Elévation maximum 875 r o/oo
Angle de pointage en dérive +/- 53 o/oo
V0 à charge 5 (obus double fusée) 465 m/s
Portée maximum 8,7 km
Cadence de tir max. 15-20 coups/min.

 

  1. Pour le transport à dos de mulet ou de chevaux, la pièce se démontait en 9 fardeaux.
  2. Avec l’obus allongé, du poids de 5,9 kg, la vitesse initiale était de 480 m/s et la portée atteignait 10 km.

*Tiré de « LES BOUCHES À FEU DE L’ARTILLERIE SUISSE 1819-1939 », Lt col Jean de Montet, @Centre d’histoire, Lausannne 1980 (pp. 142-144)

1939 CANON 7,5 CM

1939 CANON 7,5 CM

 

Caractéristiques* Canon de 7,5 cm 1939
Longueur de la bouche à feu (en calibres) 2250 mm (30)
Rayures (nombre) 28
Payures (pas constant) 25 calibres
Fermeture (munition encartouchée) coin horizontal semi-automatique
Frein hydraulique récupérateur à ressorts
Poids du tube avec fermeture 282 kg
Poids du projecile 6,3 kg
V0 maximum 575 m/s

* Tiré de « L’ARMEMENT DE L’ARTILLERIE DE FORTERESSE SUISSE DE 1885 À 1939 », p.52, Lt-col Jean de Montet, Edition @Asmem 1984.

1879 CANON 8,4 CM

1879 CANON 8,4 CM

A Saint-Maurice, une conduite particulièrement rationnelle et économique des travaux, entre 1892 et 1894, permit l’exécution de quelques ouvrages qui n’avaient pas été prévus dans le devis initial, et parmi ceux-ci une casemate, flanquant le front sud de Dailly (Galerie de Morcles), armée de pièces de 8,4 cm frettées montées sur des affûts réalisés par la maison Giovanola Frères à Monthey. (cf. J. de Montet*)

 

Caractéristiques* Canon 8,4 cm 1879
Longueur bouche à feu (en calibres) 2150 mm (25,6)
Calibre 84 mm
Rayures (nombre) 24
Rayures (pas final) 3528
Poids bouche à feu 425 kg
Poids en batterie 1100 kg
Poids du projectile 6,7 kg
Poids charge propulsive 1,4 kg
V0 485 m/s
Portée maximum 3000 m

* Tiré de « L’ARMEMENT DE L’ARTILLERIE DE FORTERESSE SUISSE DE 1885 À 1939 », Lt-col Jean de Montet, Edition @ASMEM 1984.

1881 CANON 10,5 CM

1881 CANON 10,5 CM

En 1882 eurent lieu à Thoune une série d’essais de tir qui devaient permettre de choisir le « gros calibre » destiné à l’artillerie de position. Parmi les pièces testées, deux canons de 10,5 cm à jaquette, fabriqués par Krupp d’après un projet du Lt col Fornerod, participèrent aux essais. Elles ne furent pas retenues, malgré leur mobilité supérieure; le modèle fretté Krupp de 12 cm lui fut préféré.

Après les essais, ces deux pièces de 10,5 cm furent attribuées à l’artillerie de position. On les utilisera plus tard au fort de Dailly, à l’Aiguille. (voir Carte « Savatan-Dailly, les positions, période 1892-1910 »)

 

Caractéristiques* Canon de 10,5 cm 1881
Longueur bouche à feu (en calibres) 3680 (35)
Calibre 10,5 cm
Rayures (nombre) 32
Poids bouche à feu 1175 kg
Poidsen batterie 2235 kg
Poids du projectile 16 kg
Munition Obus et Shrapnels
Poids charge propulsive 3,7 kg
V0 478 m/s
Portée maximum 9500 m

* Tiré de « L’ARMEMENT DE L’ARTILLERIE DE FORTERESSE SUISSE DE 1885 À 1939 », Lt col Jean de Montet, Edition @ASMEM 1984.

1935 CANON 10,5 CM

1935 CANON 10,5 CM

Ce canon n’a pas, semble-t-il, été mis en place dans le secteur fortifié de St-Maurice. De son nom officiel « CANON DE 10,5 CM 1935 L 42 », canon Bofors de construction nationale. Il servira de base pour les modèles 1939.

Caractéristiques* Canon de 10,5 cm L42 1935
Longueur de la bouche à feu (en calibres) 4410 mm (42)
Rayures (pas constant) 25,6 cal.
Fermeture coin prismatique à levier de translation
Obturation par douilles
Frein (recul variable) hydraulique
Récupérateur hydraupneumatique
Poids de la pièce en batterie 4245 kg
Poids du projectile1 15,15 kg (6 charges)
Elévation maximum 790 r o/oo
Angle de pointage en dérive +- 530 o/oo
V0 à charge 61 785 m/s
Portée max.1 18,0 km
Cadence de tir max. 8-10 coups/min.

1 Avec un obus allongé d’un poids de 14,6 kg, la V0 passait à 800 m/s et la portée à 21,4 km.

* Tiré de « LES BOUCHES À FEU DE L’ARTILLERIE SUISSE 1819-1939 », Lt-col Jean de Montet, Editions du Centre d’Histoire, Lausanne 1980.