Epoque néolithique (néolithique ancien)

Traversées des Alpes vers 5000 avant J.-C\

Les deux articles ci-dessous permettent de penser que le passage du Grand-Saint-Bernard mettait en liaison les populations du nord et du sud des Alpes.

 

TRAVERSÉE DES ALPES PAR LES PREMIERS PAYSANS

Arolla, le col Collon (Valais)

Altitude : 3080 m

Néolithique ancien, vers 5000 av. J.-C.

© Dessin : André Houot, mise en couleurs : Jocelyne Charrance

Passage privilégié entre le sud et le nord des Alpes, le col Collon relie le Val d’Aoste au Valais central par la Valpeline et le Val d’Hérens.

À plus de 3000 m d’altitude, une petite communauté d’agriculteurs venue du nord de l’Italie chemine avec ses bêtes et ses biens sur le Haut Glacier d’Arolla qui était à l’époque très réduit. Depuis plus d’une heure, le groupe a franchi le col Collon en laissant derrière lui l’arête du Mont Brûlé (3591 m) et la pointe de la Vierge (3232 m). Sous la surveillance d’hommes en armes, des femmes lourdement chargées ouvrent la marche. Dans leurs traces, quelques hommes et des enfants aidés d’un chien mènent le bétail, boeufs harnachés, chèvres, moutons, cochons. Il leur faudra encore deux à trois jours pour atteindre la vallée du Rhône.

 

TRAVERSER LES ALPES AU NÉOLITHIQUE

L’Université de Genève a publié en 2009 dans Le Globe – Tome 149 un article intitulé « Traverser les Alpes au Néolithique ».

Résumé

La révision d’une série d’informations permet d’aborder la question des contacts entre les deux versants des Alpes sur une période comprise entre le début du Ve et la moitié du IIIe millénaire av. J.-C., période qui coïncide avec le développement des communautés agro-pastorales et l’introduction progressive de la métallurgie. Les découvertes se rattachent souvent à des parures et à des biens de prestige travaillés en roches vertes des Alpes piémontaises, en silex des Préalpes de Vénétie et du Trentin, en corail et en coquillages de Méditerranée et font partie des mobiliers funéraires et domestiques de Suisse, du Sud de l’Allemagne et de l’Autriche. Certaines céramiques identiques trouvées des deux côtés de la chaîne montagneuse, ainsi que différentes espèces végétales méditerranéennes attestées dans l’Est de la Suisse et le Sud de l’Allemagne confirment la facilité dans les contacts transalpins tout au long de la préhistoire récente.