Il y a des Oradour un peu partout dans le monde. Celui-ci est particulièrement sinistre

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La mémoire d’Oradour se construit dès le mois de juin 1944, quelques jours après le drame : dans un consensus autour du destin singulier de « ce village paisible du Limousin » anéanti en un après-midi, Oradour incarne dès la Libération l’archétype des massacres collectifs de populations civiles par des troupes en armes et se charge d’une portée universelle. C’est ainsi que le 10 mars 1945, le Général de Gaulle décida qu’Oradour serait le symbole national de la barbarie nazie.

A tel point que comme certains mythes de l’époque antique, le destin tragique d’Oradour est devenu un stéréotype du discours politique et plus généralement générique de tous les massacres de populations civiles par une troupe armée. Une telle instrumentalisation risquait de déformer la mémoire d’Oradour, aussi le centre s’est donné pour mission d’apaiser les passions par un travail historique jamais réalisé jusqu’alors.

« face aux négationnistes avoués ou cachés, de transmettre en direction des générations futures la vérité des faits sur cette tragédie du 10 juin 1944, d’en comprendre les raisons en évitant de justifier l’inqualifiable ».

Le drame d’Oradour n’est pas dû au hasard, mais est bien la conséquence d’une idéologie érigeant la violence en valeur fondatrice.