Cindey – impression 360

Cindey – impression 360

Le fort de Cindey – St-Maurice

En liaison avec les forts de Savatan, de Toveyre-Petit Mont sur la rive droite du Rhône et les troupes d’intervalle, Cindey barre les accès Nord à la cuvette de St-Maurice, bat les obstacles antichars constitués par le canal du Rhône et le torrent du Courset, ceux préparés sur les routes et chemins de fer.

Une visite s’impose http://www.forteresse-st-maurice.ch/

 

Votre président s’est essayé au photos à 360 degrés… alors courage, cliquez dessus et bougez vos souris.

 

Accès au téléphèrique

Salle des machines du plan incliné et du téléphérique.

Cindey invisible

Cocooning

Salle des filtres

 

Promenades

Corridor

Magasin munition 2, exposition et shop

Fort de Dailly et expo

Fort de Dailly et expo

De grands projets sont en cours de réalisation dans les couloirs de Dailly où les maquettes de l’ASMEM ont été entreposées. Elles seront mises en valeur dans le courant de l’hiver 2013-2014. Elles pourront être visitées, tout comme T1 et d’autres lieux mythiques dès le printemps 2014.

Voir la page de la FFH consacrée au Fort de Dailly

 

La zone de la Tourelle T1

E: Entrée

1: Canon tourelle de 15 cm 1958 L 42

2: Magasin à munitions

3:Poste central de tir de batterie

4: Funiculaire Savatan – Dailly (station supérieure)

Galerie « Rossignol » avec 2 Batteries « Dailly nord »

A: Canon de 10.5 cm 1939 L 42

B: Magasin à munitions

C: Poste central de tir de batterie

D: Exposition de photos: Explosion du 28.05.1946

E: Musée historique (maquettes, etc)

Le fort de Dailly

Le fort de Dailly

 

LE FORT DE DAILLY

Le site de Dailly est le seul qui a été opérationnel durant toute la période de la fortification helvétique contemporaine. Il regroupe de ce fait toutes les techniques de construction, mais a vu également s’y implanter la quasi-totalité des armements de forteresse. Entre 1894 et 2003, on peut constater de ce fait la coexistence permanente de nombreux calibres différents, la réutilisation multiple des mêmes emplacements, et des changements réguliers dans l’affectation et l’emploi des différentes batteries. En matière de fortification, la maxime « Le terrain commande, le feu décide! » est un principe de base; de manière très intéressante, elle s’applique également à Dailly au choix des différentes pièces d’artillerie qui s’y sont succédées.

En effet, le site fortifié présente trois caractéristiques: il occupe une position nettement dominante, il présente une double face transversalement à l’axe principal de la vallée du Rhône, il est situé au centre du dispositif tactique.

Occuper une position dominante

Dès les premières études des nouvelles fortifications de Saint-Maurice, en 1890, il est clair que l’ouvrage principal est à Savatan: c’est l’emplacement indéniable d’où il possible de contrôler les passages routiers et ferroviaires. Si, assez rapidement, on se rend compte qu’un contre-ouvrage doit être érigé sur la rive opposée (ouvrage du Scex-Ermitage dès 1905), la maîtrise du site de Dailly est indispensable dès le début. Elle doit permettre la suppression des angles morts par l’utilisation d’armes à trajectoires très courbes, une portée accrue des pièces d’artillerie du fait de la grande différence d’altitude entre position et plaine, ainsi qu’une protection des hauteurs du fort de Savatan.

Avant de continuer, une interview de notre vice-président, le col Serge Monnerat (lien youtube)

Il ne faut dès lors pas s’étonner qu’une des premières positions implantées à Dailly ait été la batterie M15, un couple de mortiers 15 cm modèle 1881, placée sur la crête sommitale de l’Aiguille, à l’ouest du sommet. Les pièces peuvent tirer tous azimuts, jusqu’à une distance d’environ 3000 m, et n’ont quasiment aucun angle mort dans tout le secteur de Saint-Maurice et de Savatan. Elles sont placées dans des cuvelages circulaires bétonnés et sont surmontées d’un léger blindage cylindrique. Cette batterie restera en service de 1894 au milieu des années 1920.

Une deuxième batterie est installée sur la crête de l’Aiguille, à l’est du sommet: la batterie 06 est une pièce isolée, un obusier cuirassé 12 cm modèle 1891 Schumann. C’est également une pièce qui peut tirer tous azimuts jusqu’à 5900 m, portée allongée à 7000 m dès 1937, grâce à une nouvelle munition, et qui est placée sous un blindage hémisphérique. Cette pièce est complétée au milieu des années 1930 par la batterie 05, obusier cuirassé de même type, initialement positionné à Savatan, et qui prend la place d’un des mortiers de la batterie M15, déclassée. Ces deux pièces resteront en service jusqu’à la fin des années 1940.

Le système gagne cependant en puissance de feu dès 1960 avec l’introduction du lance-mines de forteresse 12 cm modèle 1959. Cette arme est le résultat d’un développement qui s’étala durant toutes les années 1950 et qui vit les essais à Dailly de nombreux prototypes à 6, puis à 4 et finalement 2 tubes jumelés.

D’une cadence de tir de près de 20 coups par minute, la pièce peut tirer tous azimuts jusqu’à une distance de 8500 m. La batterie Lmm 3, implantée en contrebas de la position M15, assurait avec les pièces identiques Lmm1 et Lmm 2 placées à Savatan une couverture de feu extrêmement dense du défilé de Saint-Maurice. Soumise régulièrement à des améliorations techniques, la batterie resta en service jusqu’en 1994. Elle fut le précurseur d’une série impressionnante de pièces similaires implantées dans toute la Suisse.

Afin d’empêcher une attaque directe sur la position de Dailly, et d’assurer de ce fait les hauts de Savatan, on implanta dès les premiers travaux de fortification des batteries capables d’agir en direction de la Pointe de Javerne, des Dents de Morcles et du col du Demècre. Deux canons de 8,4 cm modèle 1880, d’une portée de 7000 m, montés sur des affûts de casemate à recul court développés par la maison Giovanola, furent placés dans une position creusée et bétonnée dans le secteur de l’Observatoire; ils constituèrent dès 1894 la batterie de la Galerie de Morcles, agissant sur les hauts du village du même nom.

Ces différentes pièces permettaient d’équiper les positions suivantes:

  • la batterie C15 (pour le canon de 15cm, surnommé « Gros Fritz) située sur la crête entre l’Aiguille et Righi pouvait être occupée soit au nord soit au sud;
  • au sommet de l’Aiguille, de part et d’autre de la batterie M15, se trouvaient deux positions pour les pièces de 10,5cm: la batterie C10 (action nord ou sud) et la batterie Aiguille (action sud) pour 2 pièces chacune;
  • la batterie de l’Observatoire (au-dessus de la Galerie de Mordes) acceptait 4 pièces;
  • la batterie Rossignol 2 pièces vers le sud et 2 pièces vers le nord;
  • la batterie de Plan 2 pièces et
  • la batterie Righi 2 pièces.

Les canons 12 cm, dont la cadence de tir était jugée trop faible, furent remplacés dès 1923 par des obusiers de campagne 12 cm modèle 1912 (portée 6600 m), montés sur un pivot central placé dans les positions de tir bétonnées.

Ces batteries à ciel ouvert n’offraient cependant aucune protection aux servants des pièces, ce qui avait été critiqué dès la conception du dispositif. Les tenants de cette option estimaient cependant que Dailly était situé à une altitude telle que les projectiles ennemis tirés depuis la plaine ne pourraient mettre en danger ces positions. On changea d’avis après la première guerre mondiale, et les positions de tir à ciel ouvert furent abandonnées au début des années 1930. On creusa alors, à la hauteur de la batterie Rossignol à la cote 1400, une longue galerie, parallèle à la crête de l’Aiguille, et d’un gabarit suffisant pour y déplacer des pièces d’artillerie tractées. Des embranchements furent creusés de part et d’autre de la galerie principale, constituant des positions de tir en casemate pour des canons de 10.5 cm Bofors modèle 1935 (portée 18’000 m) devant lesquels étaient placées des plaques de blindage; on disposait ainsi de 10 embrasures pouvant constituer 3 batteries:

    • 4 embrasures vers le nord constituaient la batterie des Buits,
    • 4 embrasures vers le sud constituaient la batterie de Plex,
    • 2 embrasures vers l’est constituaient la batterie de Rosseline. C’est cette galerie qui fut le centre de l’explosion qui ravagea Dailly en 1946.

 

Lors de la reconstruction, au début des années 1950, on décida de réutiliser cette galerie principale, mais on renonça aux embrasures sud du fait d’une couverture rocheuse insuffisante. On implanta alors quatre pièces spécifiques: des canons de forteresse de 10,5 cm modèle 1935 sur affûts à flasques (portée 18’000 m); elles constituèrent la batterie Dailly Nord (demie-batterie droite et demie-batterie gauche) et restèrent opérationnelles jusqu’à fin 2003.

Il est cependant évident que, si l’on veut pouvoir tirer dans plusieurs directions, la solution idéale passe par une pièce posée sur pivot et pouvant être orientée tous azimuts. La réalisation et la protection de pièces en tourelle sont cependant complexes et onéreuses. Dès la conception de l’artillerie de Dailly, on choisit une telle option.

En 1894, le choix se porta sur un canon de 12 cm Saint-Chamond modèle1882 (portée 9’000 m, ultérieurement 10’500 m) monté sur une plateforme mobile et un affût à éclipse. Les quatre (six?) pièces acquises furent réparties en trois batteries E1, E2 et E3 situées dans le secteur Righi. Les pièces étaient à l’abri dans des garages sous rocher, sortaient à l’air libre dans une tranchée en circulant sur une voie ferrée, et ne dépassaient de la surface du sol que pour le départ du coup, toute la manipulation de la pièce se faisant à l’abri d’un bouclier horizontal.

La protection des servants de pièce étant toutefois insuffisante, on renonça à ce système mobile à la fin des années 1930 et on convertit deux (quatre?) des pièces en tourelles fixes munies d’un blindage ad hoc en cloche; ces pièces transformées furent implantées sur la crête de l’Aiguille, notamment au lieu-dit « Séchoir » et en remplacement de la batterie C10; elles furent désaffectées après l’explosion de 1946.

Une pièce spécifique de forteresse fut cependant développée dans les années 1930 et qui répondait à ces besoins: le canon tourelle de 10,5 cm modèle 1939 (portée 20’000 m, voire même 24’000 m avec des obus pointus). La pièce est bétonnée dans le rocher, la volée du canon est totalement extérieure, mais la desserte se fait à l’abri d’un épais blindage hémisphérique, et tout l’approvisionnement en munitions se déroule en souterrain. On décida d’implanter deux systèmes à Dailly, dans un premier temps; les sites de l’Aiguille, de Righi et de l’Observatoire ayant déjà d’autres affectations, on choisit d’élargir vers l’est le périmètre fortifié et on constitua la batterie Planaux avec deux tourelles. Remises à la troupe en 1940, elles restèrent en service jusqu’en 1994.

Maîtriser le centre du dispositif

Au fil des décennies, le dispositif tactique s’est étendu d’une simple défense du passage de Saint-Maurice à la recherche d’une maîtrise de la totalité de l’axe, depuis le col du Grand-Saint-Bernard jusqu’au lac Léman, ainsi que des vallées et accès annexes. Le site de Dailly est resté cependant toujours au centre géographique et névralgique du dispositif, et a dû se mettre en mesure d’intervenir dans l’ensemble du secteur concerné.

Tant que le dispositif restait centré sur le goulet et ses environs, l’artillerie implantée à Dailly pouvait facilement couvrir tout le secteur. Avec la conception du Réduit national, dès 1940, la zone à couvrir s’étale rapidement vers le nord et le sud, ainsi que latéralement. Certes, de nombreux forts d’artillerie et d’infanterie sont implantés dans toute: la profondeur du dispositif. Mais ils n’ont pris, individuellement, qu’une puissance de feu limitée. Il faut leur permettre non seulement de se couvrir mutuellement, mais aussi de pouvoir renforcer leur efficacité de manière ponctuelle.

La position de Dailly s’y prête géographiquement bien, encore faut-il que la portée des pièces permette de couvrir tout le secteur. Lors de la conception des tourelles de 10,5cm, à la fin des années 1930, on fut conscient que leur portée et leur puissance de feu ne répondraient que partiellement aux besoins d’agir dans la profondeur. Il n’y avait alors pas d’alternative crédible, si ce n’est des canons de 15 cm, existant cependant uniquement en casemate, ce qui ne correspondait pas aux besoins « tous azimuts » de Dailly.

C’est pourquoi, après la Deuxième guerre mondiale et surtout après l’explosion de 1946 qui nécessitait une refondation de l’ouvrage, on opta pour la construction d’un canon tourelle de 15 cm. Le développement, révolutionnaire, s’étala sur toutes les années 1950. L’approvisionnement automatisé en munitions, combiné à un pointage assisté hydrauliquement et à une balistique interne particulièrement performante, permettait à cette arme de tirer plus de 20 coups par minute à une distance approchant les 30 km, et ceci dans toutes les directions. On décida d’en implanter deux batteries indépendantes à Dailly, tant à titre de présérie que de système opérationnel.

La batterie T1 fut érigée sur le site – et dans les profondeurs – de l’ancienne batterie E3 (cote 1300), tandis que la batterie T2 prenait place sur les hauteurs de la Rosseline (cote 1500), dans le secteur de la batterie Planaux. Les batteries furent remises à la troupe dès 1962 et restèrent opérationnelles jusqu’en 1994. Les projets d’en construire d’autres, à Dailly et ailleurs en Suisse, restèrent lettre morte.

Du haut des créneaux 

Les trois caractéristiques géographiques du site de Dailly – hauteur, lame transversale, position centrale – ont été utilisées tout au long de son utilisation militaire. Que l’on remonte le Rhône depuis le lac Léman ou qu’on le descende depuis Martigny, on ne peut s’empêcher de remarquer la présence massive d’un Dailly qui fait office de château-fort naturel sur les hauts de Saint-Maurice. Il ne faut dès lors pas s’étonner que le défenseur ait toujours cherché à mettre les meilleures armes à ses créneaux…

Brigadier Dominique ANDREY, Vice-président de l’ASMEM

(Tiré du bulletin 2006 de l’Association)

Parcours historique de Dailly

Parcours historique de Dailly

Epoque néolithique (néolithique ancien)

Traversées des Alpes vers 5000 avant J.-C

Les deux articles ci-dessous permettent de penser que le passage du Grand-Saint-Bernard mettait en liaison les populations du nord et du sud des Alpes.

TRAVERSÉE DES ALPES PAR LES PREMIERS PAYSANS

Arolla, le col Collon (Valais)
Altitude : 3080 m
Néolithique ancien, vers 5000 av. J.-C.
© Dessin : André Houot, mise en couleurs : Jocelyne Charrance

Passage privilégié entre le sud et le nord des Alpes, le col Collon relie le Val d’Aoste au Valais central par la Valpeline et le Val d’Hérens.
À plus de 3000 m d’altitude, une petite communauté d’agriculteurs venue du nord de l’Italie chemine avec ses bêtes et ses biens sur le Haut Glacier d’Arolla qui était à l’époque très réduit. Depuis plus d’une heure, le groupe a franchi le col Collon en laissant derrière lui l’arête du Mont Brûlé (3591 m) et la pointe de la Vierge (3232 m). Sous la surveillance d’hommes en armes, des femmes lourdement chargées ouvrent la marche. Dans leurs traces, quelques hommes et des enfants aidés d’un chien mènent le bétail, boeufs harnachés, chèvres, moutons, cochons. Il leur faudra encore deux à trois jours pour atteindre la vallée du Rhône.

TRAVERSER LES ALPES AU NÉOLITHIQUE

L’Université de Genève a publié en 2009 dans Le Globe – Tome 149 un article intitulé « Traverser les Alpes au Néolithique ».

Résumé

La révision d’une série d’informations permet d’aborder la question des contacts entre les deux versants des Alpes sur une période comprise entre le début du Ve et la moitié du IIIe millénaire av. J.-C., période qui coïncide avec le développement des communautés agro-pastorales et l’introduction progressive de la métallurgie. Les découvertes se rattachent souvent à des parures et à des biens de prestige travaillés en roches vertes des Alpes piémontaises, en silex des Préalpes de Vénétie et du Trentin, en corail et en coquillages de Méditerranée et font partie des mobiliers funéraires et domestiques de Suisse, du Sud de l’Allemagne et de l’Autriche. Certaines céramiques identiques trouvées des deux côtés de la chaîne montagneuse, ainsi que différentes espèces végétales méditerranéennes attestées dans l’Est de la Suisse et le Sud de l’Allemagne confirment la facilité dans les contacts transalpins tout au long de la préhistoire récente.